La « puissance humaine » est une expression qui en elle-même évoque l'homme comme un être doué de « puissance », ou en tous les cas comme un être qui sait générer et contrôler la puissance: par le feu, par les outils, par ses mains, par son intellect, et au fur et à mesure de ses découvertes, par la technique, les machines et l'énergie qui les alimente. Cette puissance étant toujours plus grande - on parle désormais entre autres de puissance nucléaire, de puissance quantique, d'intelligence artificielle - il est à se demander si l'homme peut bien toujours être en contrôle. Jusqu'à présent cette puissance à toujours servi l'homme, qui vit mieux, plus longtemps et dans un meilleur confort, et même si les techniques nouvelles offrent toujours leur lot d'inquiétudes, on a toujours fini par les dominer et les rendre inoffensives. Faut-il limiter dès lors limiter la puissance humaine ?
Nous verrons d'abord que le développement humain mène vers l'émancipation. Puis que dans cette même émancipation se trouve une menace existentielle. Qu'enfin il est nécessaire d'encadrer nos découvertes, sous peine de subir plutôt que de jouir de la puissance humaine.
I. Le développement humain
a) La découverte du progrès
Utilisé pour la première fois au XVIe siècle, le “progrès” reflète pourtant l’histoire entière de l’humanité. Effectivement nous ne pourrions parler aujourd’hui de technologies ou de sciences sans un certain perfectionnement humain, un accroissement des connaissances sur le monde, présent depuis l’origine de l’homme. De nos jours, l’opinion publique penserait en majorité et à juste titre que les technologies actuelles découlant du progrès humain sont nécessaires, voire vitales à notre bien-être, et à contrebalancer des effets néfastes dus à la condition humaine (comme les handicaps). En effet le physicien Stephen Hawking n’aurait pu transmettre ses découvertes (à cause de son handicap, il fut pratiquement paralysé), celles-ci permettant de faire avancer la connaissance humaine, sans les technologies nécessaires lui permettant de communiquer.
Néanmoins, étant donné que c’est en découvrant les limites de toute chose que nous arrivons à définir ce qu’elles peuvent être, ou au contraire, ce qu’elles ne doivent être, définir la technique, le progrès, c’est définir ses limites. Dès lors, nous pouvons nous demander, comme toute lumière a sa part d’ombre, quelles seraient les conséquences potentiellement néfastes de la puissance humaine. Il