On peut qualifier la certitude de qualité de celui qui est assuré de la validité de ce qu’il affirme ou pense. Ce qui est sûrement et fermement établi, donc ce en quoi nous pouvons avoir confiance, où il n'y a pas de risque d'erreur, peut être interprété ainsi comme une certitude, une marque de la vérité. Cependant, quand nous possédons, ou pensons posséder la vérité, nous sommes certains, mais nous le sommes également quand nous nous trompons. Ainsi, on peut se demander « devons-nous nous méfier de nos certitudes ? », car celles-ci, comme le prouvent de nombreux exemples dans l’histoire ou la science, semblent être plus souvent fausses que nous ne le pensons. Mais alors, nos certitudes sont elles de vraies certitudes ? Se poser la question revient au sens même de la philosophie.
Pourtant il serait également très contradictoire de se méfier, et donc de douter de ce dont nous sommes certains, puisque par définition, se méfier de ce en quoi nous croyons avec le plus de fermeté n’a pas vraiment de sens. Mais la certitude traduit un sentiment subjectif concernant la vérité de nos idées et cela nous incite donc à nous interroger sur la signification et la valeur de nos certitudes. Que vaut donc la certitude dans notre recherche de vérité ? Cependant, remettre en question nos idées semblerait aussi être un moyen efficace de s’assurer ou non de leur véracité. La méfiance semble donc à la fois illogique et indispensable. Ainsi, est-il utile de remettre nos croyances en question ou vaut-il mieux vivre avec des certitudes dont la véracité n’est pas nécessairement prouvée ? Nous montrerons d’abord qu’en apparence nos certitudes semblent dignes de confiance. Nous verrons cependant que remettre en question nos certitudes est nécessaire afin d'atteindre la vérité. Nous verrons enfin que vivre avec des certitudes peut parfois être acceptable.
I. En apparence nos certitudes semblent dignes de confiance
Nous associons souvent la vérité et la certitude, dans la mesure où posséder la vérité implique et justifie la production et l’existence de ces certitudes. Dans ce cas, être certain apparaît comme légitime. La certitude ne semble donc pas nécessiter de la méfiance, et semble également être un sentiment qui ne trompe pas.
D’une part, la certitudes est la disposition d’esprit subjective de quelqu’un qui ne doute pas, et si cette personne est si sure de son propos, c’est que celui-ci lui parait être définitivement vrai. Si je suis sure que j’ai rai